Le rideau s’est refermé sur l’une des figures les plus attachantes de la famille royale britannique. Katharine Lucy Mary Worsley, duchesse de Kent, s’est éteinte. Elle aura marqué la monarchie par sa simplicité, sa sensibilité et une vie guidée par la musique et la foi.
Née le 22 février 1933 à Hovingham Hall, splendide demeure de briques rouges au nord de l’Angleterre, Katharine est le fruit d’une lignée illustre : unique fille de Sir William Arthington Worsley, 4ᵉ baronnet, et de Joyce Brunner, héritière d’une dynastie industrielle fondatrice de la puissante Brunner Mond, elle compte dans ses ancêtres rien moins qu’Oliver Cromwell, Lord Protecteur d’Angleterre qui avait mis à la monarchie Stuart en 1649.
Élevée dans une atmosphère à la fois rurale et cultivée, elle grandit entourée de musique : piano, violon et orgue rythment ses jeunes années. Katharine rêve alors d’une carrière musicale. Elle tente sans succès l’examen d’entrée de la Royal Academy of Music mais n’abandonne pas sa passion : elle enseigne le piano et travaille dans une école maternelle de Londres.
It is with deep sorrow that Buckingham Palace announces the death of Her Royal Highness The Duchess of Kent.
Her Royal Highness passed away peacefully last night at Kensington Palace, surrounded by her family.
The King and Queen and all Members of The Royal Family join The Duke… pic.twitter.com/OsCeb3pQ7d
— The Royal Family (@RoyalFamily) September 5, 2025
Une mère éprouvée, une femme courageuse
Son destin bascule lorsqu’elle croise le prince Edward de Kent, jeune officier en poste à Catterick. Le mariage, célébré en grande pompe le 8 juin 1961 dans la majestueuse cathédrale d’York, est un événement national. La princesse Anne figure parmi les demoiselles d’honneur, tandis que le Gotha européen et des stars comme Noël Coward ou Douglas Fairbanks Jr. honorent de leur présence l’union du cousin de la reine avec la belle héritière du Yorkshire.
De cette union naissent trois enfants : George, comte de St Andrews (1962), Lady Helen (1964) et Lord Nicholas (1970). Mais la vie va réserver à Lady Katharine une épreuve déchirante : en 1977, la duchesse perd un fils, Patrick, mort-né. Cette tragédie plonge la jeune femme dans une dépression profonde. Elle confiera bien des années plus tard au Daily Telegraph : « Cela a eu l’effet le plus dévastateur sur moi… Je n’avais aucune idée à quel point une telle chose pouvait briser une femme. ».
Un témoignage rare, qui révèle la sincérité et la force de caractère d’une princesse décidée à briser les silences autour du deuil périnatal.
Une foi choisie, une existence discrète, une trace durable
Fidèle à ses intuitions profondes, la duchesse franchit en 1994 une étape marquante : sa conversion au catholicisme. Une décision rare au sein de la famille royale, approuvée par Élisabeth II, et qui fit couler beaucoup d’encre. À la BBC, elle expliqua avec malice et conviction : « J’aime les directives, et l’Église catholique vous les donne. J’ai toujours rêvé de cela. J’aime savoir ce qu’on attend de moi. ».
Son exemple sera suivi par son fils cadet Nicholas et plusieurs de ses petits-enfants, témoignant de la profondeur de son engagement spirituel.
Depuis les années 1980, la duchesse de Kent avait choisi une vie plus effacée. Séparée de son époux sans être divorcée, elle partageait son temps entre Kensington et des activités caritatives, notamment auprès des enfants et par le biais de la musique, sa première passion.
Auprès du grand public, elle restera pour toujours la duchesse de Wimbledon. De 1969 à 2001, Katharine de Kent est l’élégante figure qui, chaque été, remet avec grâce le trophée à la championne du tournoi. Sa silhouette délicate, son sourire empreint de bienveillance et sa réserve distinguaient cette représentation royale au cœur d’un événement sportif mondial.
Le palais royal a annoncé son décès survenu le 4 septembre 2025. Avec elle disparaît une figure douce et singulière de la monarchie britannique, qui sut conjuguer dignité et simplicité. Si elle n’a jamais occupé le devant de la scène comme la princesse Diana ou la princesse Margaret, Katharine de Kent restera dans les mémoires comme une princesse passionnée de musique, une femme de foi et une mère courageuse.
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